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Ils sont quatre amis un peu paumés dans leur vie respective, indécis quant à leur avenir, traînant leur guêtres bon gré mal gré dans un Berlin en crise. Et puis l’un d’entre eux, Kris, le plus terre à terre, le plus posé du quatuor, est frappé d’une illumination quasi divine : vu la proportion de salauds qui écument le monde professionnel, pourquoi ne pas créer une agence qui s’excuserait auprès des personnes que les patrons véreux et les entreprises sans scrupules auraient lésées, blessées ? Cette agence trouve rapidement son nom, 5 lettres simples, un mot qui résume tout : Sorry. Le succès arrive très rapidement et nos comparses (deux frères et deux filles), croulent sous les demandes. Tout se déroule plutôt bien jusqu’à ce qu’un homme décide lui-aussi de faire appel à l’agence mais pour un genre d’excuse un « poil » différent car derrière ce client se cache un assassin qui pour soulager sa conscience décide de les mêler à son petit jeu morbide. L’engrenage infernal se met donc en place, happant nos quatre amis dans une course contre la montre mortelle pour tenter de comprendre les motivations de ce mystérieux client et surtout s’extirper du bourbier dans lequel ils viennent de s’enliser.

J’ai d’emblée été séduite par le sujet de ce thriller que je trouve particulièrement original. J’ai d’autant été séduite que Zoran Drvenkar alterne les points de vue narratifs : celui de nos pauvres compères, aux prises chacun à leur manière avec ce client psychopathe et ledit psychopathe dont on comprend petit à petit les motivations et dont on suit le parcours sanglant. Sans l’excuser, la vérité laisse entrevoir un secret remontant à l’enfance douloureuse du tueur et qui personnellement m’a un peu secouée. Le lecteur peut être dérouté par le rythme relativement lent du début (je l’ai été et ai failli abandonner) mais il faut aller au-delà et s’accoutumer à cette ambiance si particulière. Et puis rassurez-vous, tout va s’emballer jusqu’au dénouement final, assez déroutant.

Mon impression est donc plus que positive pour ce thriller allemand de très bonne facture, efficace, original, à l’écriture et aux dialogues bien ciselés, à l’histoire choc et paradoxalement plutôt émouvante. L’engrenage est particulièrement bien dépeint et l’angoisse du lecteur va de concert avec celle des personnages. Je ne peux que le recommander car il est rare qu’un thriller me secoue comme Sorry a pu le faire.

Sorry de Zoran Drvenkar, Livre de poche
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