Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Il y a quelques mois, je vous avais parlé de Reflex dont la fin (un véritable coup de massue) justifiait à elle-seule le manque d’enthousiasme de ma lecture. Mais j’avais flairé le talent malgré tout, une sorte d’intuition. Je sentais en Maud Mayeras un écrivain suffisamment torturé (du moins ses personnages) pour m’intriguer. Je me suis donc penchée assez naturellement sur son 1e roman, Hematome, paru en 2006 et qui a enthousiasmé la blogosphère et les critiques. Alors là, autant vous dire qu’on entre de plain pied dans l’intrigue, difficile de faire autrement et je n’ai lâché ce roman que le temps de remplir mes missions professionnelles quotidiennes. Failli même louper ma station de métro, bougre de roman !  

Nous sommes ferrés, nous sommes harponnés tel le saumon dans un cours d’eau envahi par une horde de pécheurs du dimanche (vous appréciez la métaphore j’espère ;)). Elle sait y faire la limougeaud, sacrément même ! Et elle ne nous ménage surtout pas. Tenez-le vous pour dit, votre cœur va faire quelques embardés, j’ai presque tourné de l’œil tellement certains passages donnaient la nausée. Ce roman est noir, profondément, glauque, sans espoir, c’est une violence à l’état pur, on ne s’en remet pas, surtout son héroïne, Emma. Voyez-vous, notre jeune femme a pas vraiment eu la vie rose. C’est un doux euphémisme quand on se réveille dans une chambre d’hôpital avec quelqu’un qui se prétend votre compagnon à votre chevet mais aucun souvenir de rien, de lui. Que vous apprenez que vous vous êtes fait agresser, qu’on vous a violée et avez perdu l’enfant que vous portiez tant la violence, la fureur de votre agresseur a fait de vous une charpie sanguinolente, un être vidé, meurtri. Il faut se reconstruire, survivre en dépit du drame, réapprendre qui on est, grâce à l’amour et au soutien de celui qui partage votre vie, dévoué, désemparé. Emma est une survivante, une battante ; les souvenirs resurgissent petit à petit. Ah oui mais est-ce si simple ?

Clap de fin de ma chronique. Non n’insistez pas ! Si je vous spoile, vous me tuerez (en tout cas c’est ce que j’aurais fait). Ce serait une honte que de vous en dévoiler un chouia plus. Laissez-vous embarquer dans l’univers torturé et tortueux de Maud Mayeras où les secrets les plus sombres vous fouettent en pleine face, bande d’innocents et crédules lecteurs.  

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :